تضامنا منا مع ««بزنس نيوز»: «المغرب» تنشر المقال «المتهم»

ايمانا منها بأن حرية التعبير قيمة ثابة لا تقبل التجزئة أو المفاضلة تعيد جريدة «المغرب» نشر المقال الصادر في موقع «بزنس نيوز»

والذي من أجله أحيل الزميل نزار بهلول على التحقيق على معنى المرسوم 54.
ننشر المقال كبادرة تضامن مع الزملاء في موقع «بزنس نيوز» ونعلن من خلال إعادة نشره أن صحيفة «المغرب» وأسرة تحريرها تنتصر إلى قيم الحرية وعلى رأسها حرية التعبير والإعلام وحق التونسيين في إعلام متعدد ومتنوع ينتقد السلطة ويسائلها ويقيّم مردودها، إعلام في خدمة الصالح العام والقارئ التونسي بمختلف حساسياته الفكرية والسياسية والثقافية.

Najla Bouden, la gentille woman…

Jamais un chef du gouvernement n’a eu autant de pouvoirs entre les mains que Najla Bouden. En poste à la Kasbah depuis le 11 octobre 2021, Mme Bouden n’a rien réalisé en treize mois d’exercice. Le constat est évident, le pays vit les pénuries les unes derrière les autres, le prêt du FMI prévu au 1er trimestre 2022 n’a toujours pas été conclu, aucune communication digne de ce nom avec la presse, aucune interview pour rendre compte au peuple de ses activités, Mme Bouden patauge, patauge et patauge.
 En ce 11 octobre 2021, au moment de la prestation de serment, Najla Bouden était bien partie pour bien faire. Avec sa bonhomie de gentille mamie, son éternel sourire, son statut de première dame à occuper un tel poste dans le monde arabe, la confiance totale du président de la République et l’absence de tout contrepouvoir, puisqu’il n’y a plus d’assemblée, la dame devait transformer la Tunisie en paradis et tourner la page d’une noire décennie.
Treize mois après, la Tunisie manque de lait et de médicaments, après avoir manqué de carburant, de blé, de farine, de sucre, d’eau minérale et de diverses autres denrées essentielles. L’inflation, selon les chiffres officiels, est de 9,2%, mais celle ressentie tourne facilement autour de 20%. Elle était de 6,3% un an plus tôt.
Plutôt que d’encourager la productivité et les entreprises nationales, le choix a été de se tourner vers les bailleurs de fonds pour des prêts et de la mendicité. En décembre dernier, l’Algérie a accordé un prêt de 300 millions de dollars qui ont été totalement injectés dans le budget. L’Europe, de son côté, a accordé des dizaines de millions d’euros de prêts d’aide budgétaire ou pour faire face aux difficultés engendrées par la guerre en Ukraine. Vingt millions en avril, quarante millions en octobre.
Avec le FMI, 100% du prêt attendu est pour financer le budget. Rien pour l’investissement. Le gouvernement est impatient d’obtenir ce prêt, car il va lui permettre d’en obtenir d’autres chez des bailleurs de fonds, étatiques ou privés, et toujours pour financer le budget.
En parallèle de cette politique de mendicité, le gouvernement n’a cessé de mettre des bâtons dans les roues du tissu économique. Passons la guerre contre les hypothétiques spéculateurs qui a mis en branle tout le système d’approvisionnement, de stockage et d’autorégulation du marché. En octobre dernier, le gouvernement a émis de nouvelles mesures pour restreindre les importations de certains produits. L’Union européenne a réagi tout de suite pour appeler à suspendre ces mesures qui viennent à l’encontre des engagements signés par la Tunisie et au bon sens ! Toujours en octobre, le ministre de l’Économie Samir Saïed a fait ébranler le secteur automobile en déclarant qu’il fallait restreindre l’importation de véhicules neufs.  
 Cette politique économique désastreuse a des conséquences et elles se font ressentir. Les pénuries tout d’abord. Il y en a tout le temps, désormais. Il ne se passe plus un mois sans que les Tunisiens ne manquent d’un ou plusieurs produits. Chose nouvelle quasiment jamais vécue sous Ben Ali ou durant la décennie noire des islamistes.
Autre chose nouvelle, la crise qui secoue le secteur de l’éducation. À ce jour, quelque 750.000 élèves n’ont toujours pas rejoint l’école. La raison ? Une grève des enseignants vacataires qui exigent d’être payés pour leur travail. Le ministère refuse leur recrutement et leur propose des contrats à durée déterminée avec un statut et un salaire précaires.
Pire, ce n’est que la classe pauvre qui souffre de cela. Les classes aisées, et même moyennes, sont à l’abri, leurs enfants sont dans les écoles privées et ne subissent pas ce genre d’aléas.
Assurément, les générations futures retiendront le nom de Kaïs Saïed, mais aussi celui de Najla Bouden, comme responsable de leur endettement, de ces centaines d’heures de cours manquant à leur cursus et du fossé les séparant de leurs compatriotes bien ou mieux formés.
 L’analyse de ces différents échecs n’est pas difficile. Najla Bouden n’entend personne si ce n’est son président. Elle ne dit rien non plus. Dès son arrivée à la Kasbah, elle a été avertie de la situation et plusieurs lui ont proposé des solutions concrètes pour ne pas arriver à l’état dans lequel se débat la Tunisie aujourd’hui.
Pour solutionner les problèmes conjoncturels et structurels, il fallait une feuille de route claire et une collaboration étroite dans une direction unique avec les forces vives du pays, notamment et surtout la Banque centrale, les deux centrales patronales Utica et Conect et la centrale ouvrière UGTT.
Il fallait aussi débattre avec les hommes et femmes politiques, ainsi que les économistes. Rien ne peut se faire sans toutes ces composantes de la société.
La cheffe du gouvernement se devait de dire ce qu’elle entend faire.
Mais Najla Bouden a choisi une autre méthode de gouvernance, celle du mépris. Qu’on ne se fie pas à son éternel sourire béat, la dame n’écoute personne et regarde tout le monde de haut.
Les chefs de partis politiques ? Elle n’en a reçu aucun ou presque.
Les médias ? Zéro interview. Elle n’a même pas de directeur de la communication ou de cellule de communication digne de ce nom.
Le patronat ? À l’exception des salamalecs devant les caméras, il n’y a rien de concret.
Les syndicats ? Elle a gratuitement provoqué un conflit qui a duré des mois avec sa fameuse circulaire 20 interdisant toute négociation avec les syndicats sans aval préalable de la Primature.
La diplomatie ? Elle ne sait pas se tenir et est tombée dans le premier panneau après cet échange de sourires avec le président d’Israël, théoriquement ennemi de la Tunisie.
Le porte-parole de son gouvernement ? D’une bêtise inouïe. Non seulement, il n’a pas de relations cordiales avec la presse, mais il se permet de botter en touche quand on l’interroge sur la polémique du sourire avec le président israélien. Il déclare n’avoir rien vu et n’avoir rien lu.
En clair, le gouvernement ne consulte même pas les médias dans le pays.
Les conséquences de la guerre russo-ukrainienne en matière d’approvisionnement de blé et de pétrole ? Il n’y a même pas eu de conseil ministériel à ce sujet et on ne sait toujours pas comment on va l’affronter.
Najla Bouden n’a pas de feuille de route, n’entend personne, ne dit rien de ce qu’elle fait, elle navigue à vue, au jour le jour. Elle cherche à résoudre les problèmes immédiats sans rien anticiper des problèmes futurs.
Même une PME ne survivrait pas avec une telle méthode de gouvernance.
 Kaïs Saïed a tout misé sur Najla Bouden et l’a vendue comme la femme intègre capable d’apporter les nouvelles approches, chères à son cœur, pour sortir la Tunisie du marasme.
Sa chouchou a failli. Les mauvais chiffres sont tous à la hausse :  chômage, endettement et inflation. Les bons chiffres sont à la baisse : investissement, croissance et taux de couverture commerciale.
Si le président de la République est le premier responsable de la situation, c’est Najla Bouden qui va assumer la responsabilité de l’échec. Elle sera le fusible que Kaïs Saïed fera sauter après les législatives prévues le 17 décembre.
Que ce soit pour la génération actuelle ou la génération future, le nom de Mme Bouden sera synonyme d’échec. L’échec aussi de la première femme à occuper le poste de cheffe du gouvernement.

 Raouf Ben Hèdi

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